Paul Héraud alias Commandant Dumont
Paul Héraud alias Commandant Dumont
Né en 1915, chaisier à Gap, passionné de montagne. En 1939, il assure le commandement d’une compagnie du Génie au col du Lautaret. Après la démobilisation de 1940, il étudie des livres techniques et acquiert des connaissances militaires, un sens tactique
Sabotage de l’Argentière
L’usine de l’Argentière fournit chaque mois 9 tonnes d’aluminium et 400 tonnes de chlorates (pour les explosifs). Pour arrêter la marche de l’usine, les Alliés envisagent un bombardement.
1ère tentative de sabotage des conduites forcées des usines de l'Argentière. Insuffisant pour les Américains qui veulent bombarder l'usine. Le commando de Paul Héraud réussira sa seconde tentative. (Collection Studio Pogneaux )
Paul Héraud sait qu’un bombardement fera de nombreux tués dans la population. Il propose les commandos de Résistance aux Alliés pour faire sauter les conduites forcées. Les Américains sont sceptiques et veulent que les destructions se voient du ciel. Une 1ère tentative échoue dans la nuit du 14 au 15 novembre 1943. Une seule conduite est détruite. Les Américains lui donnent jusqu’au 31 décembre pour une nouvelle tentative. La seconde tentative réussira dans la nuit du 23 au 24 décembre 1943. La menace des bombardements est écartée et la production chute de 50 %. (1)
Paul Héraud participe, avec une équipe des Groupes-Francs de Hautes-Alpes, au sabotage de l'usine d'alumine, le 5 mars, 1944 à Gardanne. (3)
Chef départemental des FFI
En mars 1944, en exécution d’instructions données par le Conseil National de la Résistance, les différents mouvements de Résistance (O.R.A., A.S, M.U.R, F.T.P) , même s’ils gardent leur nom d’origine, s’unissent dans Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.). Paul Héraud en devient le chef départemental pour les Hautes-Alpes sous le nom de Commandant Dumont.
Une fin tragique
Le 9 août 1944, à l'arrière sur la moto conduite par son agent de liaison, le gendarme Meyere, il tombe sur une colonne allemande, au lieu-dit le Logis neuf, près de Tallard. Alors que les Allemands veulent le fouiller, il parvient à s'enfuir alors que son compagnon est abattu sur place. Il se cache quelques centaines de mètres plus loin, mais alors qu'il tente de rejoindre une maison, il est repéré, il a le temps de déchirer les documents qu'il transportait avant d'être abattu. (2)
Le monument aux morts de Paul Héraud et du gendarme Meyer à l’endroit où ils sont tombés. Il se trouve à l’embranchement de la RN85 (route Napoléon) non loin du péage autoroutier de Tallard et de la route des Neffes. Photo Mémoires du Champsaur
Il est remplacé à la tête des F.F.I. par le commadant Moreaud
En svoir plus :
https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/paul-heraud
(2) Henri Béraud La seconde guerre mondiale dans les Hautes-Alpes et l’Ubaye
(3) Sylvain Reynaud Les maquis de l'Embrunais secteur G de la Résistance des Hautes-Alpes. Mémoire de Maîtrise d'histoire.