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Embrun 1939-1945
5 décembre 2011

Maquis du Boscodon : la sécurité

Deux dangers guettaient les maquis, la trahison, mais aussi l’imprudence d’un seul homme. Vivre dans la montagne, loin des siens, dans la neige, sous la pluie, dans le froid, le ventre souvent vide. Pour certains, la tentation était grande de rejoindre les siens, ne serait-ce qu’un instant. Or les maisons des réfractaires étaient surveillées par la milice, des gendarmes trop zélés, l’armée allemande et la Gestapo. Se faire prendre, c’était le risque de la torture, le risque d’avouer les planques, de dénoncer les copains…

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La forêt du Boscodon, vue du pic de Charance. En bas, l'abbaye du Boscodon. C'est dans ces bois que les maquisards survécurent 2 ans, dans des conditions précaires. Photo Jean-Luc Holtz

J’avais reçu de mes chefs l’ordre de ne tolérer aucune sortie, ni aucune visite, c’était un maquis ou ce n'en était pas un. Je sais qu’à mon insu des infractions aux ordres ont été commise (...)

Un risque que prit un maquisard en février 1944 et qui failli lui coûter la vie et compromettre le maquis :

Au début du mois de février [1944], Marius Mauduech qui s’était rendu sans autorisation chez ses parents à Beauvillard, fut reçu par 3 feldgendarmes allemands qui faisaient une enquête et mitraillé par ceux-ci. On le vit arriver à Boscodon sans chemise ni chaussures. En arrivant, il ne tenait plus debout, tout le monde se précipita sur lui pour le réconforter ; il en avait bien besoin. Quand il put parler, il nous dit ce qu’il lui était arrivé. Craignant que les Allemands ne l’aient suivi, avec l’aide des autres maquisards et de la population, nous fîmes disparaître toute trace du camp et par un grand détour par la montagne je les emmenai à nouveau à la combe d’Izoard. Le soir même, le maquis de combe Brézet auquel s’était joint le docteur Fallik venait se réfugier chez nous. Ce brave docteur soigna Marius Mauduech avec les faibles moyens dont il disposait et parvint à lui éviter une grave maladie. (1)

Combe Izoard

Combe Izoard avec le docteur Fallik, Carmel, Martial Nicolas et à genoux R. Philip, Georges Pianfetti et Simoin Richiardi. Photo Georges Pianfetti

Le point est abordé lors d’une réunion de résistants à Gap :

À la fin de la réunion, un homme de forte taille se leva et s’adressa à nous en ces termes : « Messieurs, il faudra bien faire comprendre à vos réfractaires, les risques que nous courons pour les empêcher de partir en Allemagne pour le S.T.O. et qu’en revanche nous voulons, pour assurer leur sécurité qu’ils respectent les ordres qui leur sont donnés. Le maquis n’est pas un lieu de villégiature, mais un lieu où l’on se cache. En conséquence, ils ne doivent jamais se montrer ni sur les routes ni dans les agglomérations, pas de visites. Pour vivre heureux, vivons cachés. Ceux qui n’acceptent pas ces ordres devront partir avec promesse de ne pas parler, sinon... »

Femme illumine

Affiche de propagande.

Mais à l’approche de l’hiver 1943-44, le maquis étant trop chargé, les hommes qui le désiraient pourraient retourner chez eux, puis retourner au maquis, au printemps suivant. Rendez-vous est donné en mai 1944 à Boscodon. C'est à ce moment qu'aura lieu la rafle du Boscodon.


Lire le témoignage de Pierre Dumaine, maquisard du Boscodon qui raconte sa survie dans une grotte, avec ses camarades du maquis.


 (1) Marcel Imbert Le Maquis du Boscodon 1943-1945



 

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Bienvenue dans ce blog consacré à la vie embrunaise durant la seconde guerre mondiale : la vie quotidienne, les maquis, les acteurs, les bombardements, les victimes, les différents destins. De l'occupation italienne à la libération, le récit de ces 6 années à partir de documents, de mémoires tirés souvent à quelques exemplaires à compte d'auteurs et que l'on ne retrouve pas toujours sur Internet.

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