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Embrun 1939-1945
8 décembre 2011

Maquis de Boscodon : le ravitaillement

Campement maquisards Isère

Préparation du repas des maquisards près de Méaudre (Isère), avril 1943. Musée de la Résistance.

Ravitailler un maquis d’une vingtaine de jeunes est une préoccupation quotidienne, surtout en ces temps de disette… et de marché noir.

Certaines familles font passer des colis, en passant par exemple par chez Paul Reynaud.

Louis Liotard, agriculteur des Marquisats fournira en pain le maquis. Il le paiera de sa vie.{Voir l'article du Dauphiné Libéré}

Autre source de ravitaillement, faire la collecte auprès des habitants. Ceux des Crottes se montrent plutôt généreux, comme en 1944 :

Un matin je fis partir 2 de mes commis avec un cheval et un tombereau. Ils firent le tour d’une partie de la commune vers Saint-Jean-des-Crottes et quelques hameaux. (…) Le résultat dépassa mes espérances, je connaissais bien mes compatriotes, mais jamais je n’aurais pensé que la collecte soit aussi importante. Cela dura pendant tout l’été 1944 (1)

Mais auparavant, il a fallu surmonter bien des difficultés. 

Carte rationnement lait

Carte de rationnement de lait

Du 16 avril 1943 au 16 mai 1944 (date de la rafle), Marcel Imbert dit avoir du se débrouiller tout seul. L'été, quelques agneaux du côté de la grande cabane, et l'hiver un boeuf mis en salaison avec des patates.

Il y a des dons, mais qui sont détournés. Un sac de pâtes promis par les Éts Charmasson. Dans le sac livré, il ne reste à peine que quelques rations.

Il y a aussi les vols pour alimenter le marché noir

Au cours du printemps 1943, un ami des Crottes m’avertit qu’il avait acheté 7 bœufs pour le maquis, mais il fallait que je leur trouve un pâturage. J’eus vite trouvé ce qu’il fallait et ces bêtes furent placées sous la surveillance du camp n° 2 [ Charance dit camp de Gaulle]. Au mois de juillet, je décidais d’en abattre un. J’avertis [ le maquis de ] Combe Brézet de venir participer au partage de cette précieuse viande. Le bœuf abattu, mon voisin, Monsieur Albrand, qui avait bien voulu me donner un coup de main, fit la répartition. Un morceau de 8 à 10 kg fut attribué à Combe Brézet. (…) le reste fut réparti entre les 2 autres maquis (…). Mais cette viande n’est jamais parvenue à Combe Brézet, où est-elle passée ?... Mystère ! Quelques jours plus tard des boeufs disparaissaient, et nous avons appris plus tard, qu’ils avaient été abattus aux Crottes et vendus au marché noir. (1)


Lire le témoignage de Pierre Dumaine, maquisard du Boscodon qui raconte sa survie et celle de ses camarades dans une grotte sous les crètes du Morgon 


(1) Marcel Imbert Le Maquis du Boscodon 1943-1945


 

 

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Bienvenue dans ce blog consacré à la vie embrunaise durant la seconde guerre mondiale : la vie quotidienne, les maquis, les acteurs, les bombardements, les victimes, les différents destins. De l'occupation italienne à la libération, le récit de ces 6 années à partir de documents, de mémoires tirés souvent à quelques exemplaires à compte d'auteurs et que l'on ne retrouve pas toujours sur Internet.

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