Maquis du Boscodon : les actions

Papillon diffusé par les services de la France combattante à Londres

Beaucoup de maquis ont été créés pour cacher des réfractaires au Service du Travail Obligatoire (S.T.O.). Bon nombre de maquis ont ensuite franchi une seconde étape en devenant des lieux de résistance et en organisant des actions commandos contre l’occupant, des sabotages …

Le maquis du Boscodon essaiera de mener 2 actions en juillet 1944 qui avorteront avant même de commencer. Faute de coordination, mais surtout faute d’armes. Car il y a concurrence entre les maquis. Le maquis du Boscodon sera déterminant dans les opérations de parachutage effectués dans le cirque du Morgon.

Le récit d’Émile Imbert :

Au début du mois de juillet 1944, nous avions reçu l’ordre de descendre nos armes à la ferme Serres au moulin pour attaquer un détachement allemand. Mais quand nous arrivâmes au rendez-vous, le capitaine Rambaud qui devait commander le coup de main était parti ainsi que M. Mathieu et un Espagnol qui demeurait au Moulin. Les effectifs dont je disposais étant trop faibles (nous n’avions pas plus d’armes), je décidais de laisser tomber et à la nuit, nous rejoignîmes la Montagne des Crottes (1)

Autre action avortée : le coup de main des Eaux-douces mené par les maquis de Savines et Pontis

Le 26 juillet, nous devions faire un barrage à la Combe d’Or [ Eaux douces ], mais en route on vint nous avertir que les Savinois avaient pris notre place. (1)

Car il y a bien un problème d’armes :

Quand on fit la distribution des armes, on m’accorda 10 fusils dont 2 me furent volés, 1 mitrailleuse à la poignée cassée et 2 mitraillettes. La mitrailleuse que je retrouvai plus tard à Crévoux me fut enlevée ainsi que les mitrailleuses par le maquis des Orres sans que j’en fusse averti. (1)

Le maquis va participer à des opérations de parachutage sur le cirque du Morgon qui se prête bien à ces opérations :

Le cirque du Morgon servira de lieu de parachutage. C'est dans le lac, asséché, qu'auront lieu des exercices de tir du maquis du Boscodon.

Un jour du mois de mai 1943 [Émile Lagier dit Berton] me demanda, sachant que j’étais chargé par Galetti des parachutages de la région, de l’accompagner au Morgon pour savoir si ce site était apte à recevoir des parachutages. 

Dès qu’il le vit le plateau de Morgon, il fut surpris de voir des emplacements qui correspondaient parfaitement à ces opérations. Ayant fait le point, il me déclara (…) que des petits avions pouvaient même y atterrir… puis, parti en direction de la cabane du berger, il revint bientôt vers moi. Arrivé à mes côtés (…) me dit : « Marcel, dès que nous reviendrons ici, ce sera pour réceptionner ces armes tant attendues qui tomberont du ciel. Alors la victoire ne sera pas loin. » (1)

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(1) Marcel Imbert Le Maquis du Boscodon 1943-1945

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