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Embrun 1939-1945
17 avril 2020

Bombes et avion perdus

Un avion crashé à Prunières, des bombes larguées sur le Morgon,  des avions en difficulté, voici quelques témoignages :

Avion Craché à Prunières

Le 19 juillet 1944, un avion s’écrase à Prunières. Simone Bosc alors enfant aux Raffards se souvient dans son livre mémoire :

Nous vîmes un avion passer à notre hauteur au-dessus de Chérines, si bas que l'on pouvait distinguer le pilote dans la carlingue, au point que quelques secondes après accrochant une colline, il allait se crasher du côté de Prunières (1)

Prunières monument crash

Monument avec une hélice de l'avion, crashé élevé à l'entrée de Prunières vers le lieu de l'impact.

Martial Bruna-Rosso de Savines, âgé d'une douzaine d'années à l'époque, se souvient, alors qu'il gardait les vaches de son père, dans la combe du Riou-Bourdous à quelque distance plus à l'est des lieux du crash, d'avoir aidé un des parachutistes malencontreusement accrochés dans un arbre, et avoir eu à subir les questions de la Gestapo venu un peu plus tard enquêter dans le secteur.  (2)

Léon Sive dans son témoignage pour Paroles de Résistants rapporte :

 

Léon Silve raconte l'épisode du crash d'avion à 09:25. Paroles de Résistants

Le 16 juillet 1944, un liberator de l’armée américaine survolait Savines. Nous nous sommes rendu compte que le moteur avait des ratées. Tout l’équipage a été parachuté. Nous avons bien compris qu’ils n’étaient pas allemands et nous nous sommes portés à leur secours. Il n’y avait pas de blessés.  Nous les avons ramenés à Prunières.  Les gens de Prunières les avaient aussi vus, car c’est là où leur avion est tombé. Nous avons remis l’équipage au maquis Mermet (je crois) venant de Reallon. Ramener ce groupe à Grenoble à travers les montagnes fut, paraît-il un grand périple de 15 jours. Ces aviateurs ont été reconnaissants à la population française et sont revenus nous remercier à Savines-le-lac durant la période où j’y fus maire.

Bombes perdues

Jeudi 25 mai 1944 (la veille du bombardement meurtrier de Lyon, par des avions venant d’Italie), un bombardier américain en détresse poursuivi par des Messerschmitt allemands, se serait soulagé d’une bombe dans un endroit supposé désert, le Morgon.

bombe (1)

Éclat de la bombe larguée sur le Morgon le 25 mai 1944. Photo Roger Cézanne.

Roger Cézanne, qui avait alors 9 ans, se trouvait à proximité avec son frère se souvient :

Ce matin-là, un jeudi donc, (jour de congé scolaire à cette époque), en montant promener du côté des muandes de Foucaton, nous avons vu passer hauts dans le ciel par-dessus les crêtes du Pouzenc, une multitude d'avions volant en formation serrée, se dirigeant vers le nord-ouest. C'est la première fois que nous en voyions autant. Nous sûmes bien plus tard qu'il s'agissait de bombardiers américains partant en mission sur la banlieue lyonnaise (*). En toute fin de matinée, le ciel s'était couvert comme cela se produit fréquemment en montagne à cette saison. Alors que nous terminions tranquillement notre casse-croûte à l'abri dans la vieille masure de Fontsèche, nous fûmes intrigués par d'étranges et puissants ronflements de moteurs au-dessus de nos têtes derrière les nuages, suivis bientôt d'inquiétants sifflements allant se rapprochant et s'amplifiant non loin de nous. Et puis soudain, une formidable détonation à deux pas de là, immédiatement accompagné par une épaisse nuée de pierrailles et de terre, projetée droit dans le ciel derrière le rideau de mélèzes, près de l'endroit où nous nous trouvions précisément moins d'une demi-heure auparavant. L'instant d'après. Alors que d'inquiétants craquements se faisaient entendre dans notre abri de fortune, nous entendîmes nettement le bruit de quelques cailloux retombant sur la vieille toiture en bardeaux du "tchasas". Hébétés et terrorisés sur le coup, l'instant de panique passé, c'est à corps perdu que nous nous précipitâmes sans demander notre reste, dans l'abrupte et longue descente qui conduit au Bois. (2)

Léon Silve a le souvenir d’une autre bombe perdue du côté de La Gypière avec un cratère visible


(1) Simone Bosq J’avais 10 ans

(2) Roger Cézanne Nouvelle monographie de la commune de Crots


 

 

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Bienvenue dans ce blog consacré à la vie embrunaise durant la seconde guerre mondiale : la vie quotidienne, les maquis, les acteurs, les bombardements, les victimes, les différents destins. De l'occupation italienne à la libération, le récit de ces 6 années à partir de documents, de mémoires tirés souvent à quelques exemplaires à compte d'auteurs et que l'on ne retrouve pas toujours sur Internet.

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