Libération des Hautes-Alpes
Dès juillet, les actions coordonnées de la Résistance pour immobiliser l’occupant portent leurs fruits ;
Que ce soit à Gap, à Briançon ou à Montdauphin l’Allemand se sent traqué ; bloqué dans ses garnisons, toute action extérieure lui est interdite. L’avance des troupes alliées s’en trouve facilitée. Dans le département, elle peut s’effectuer sans aucune résistance. De plus, le moral de l’ennemi très sérieusement ébranlé facilitera la reddition des places de Gap et de Montdauphin et l’évacuation de Briançon. (1)
Le 20 août 1944, libération de Gap.
Le 20 août, en coordination avec les Américains qui sont à Sisteron, les F.F.I. convergent sur la ville. Peu de combats pour prendre possession des postes allemands au col Bayard, col de Mans, Puymaur. Un accrochage plus sérieux pour des maquisards du Champsaur qui interceptent un convoi allemand tentant de fuir vers Embrun. Le jeune chef Boisrame est tué à la tête de son groupe. Côté allemand, 5 morts, 17 blessés, 68 prisonniers.
Libération de Gap par les F.F.I et les Américains.
À 17 heures, les Américains pénètrent dans la ville déjà sécurisée par les maquisards. À 17 h 15, le commandant américain et le commandant des F.F.I. obtiennent la reddition du chef de la kommandantur.
Mais alors que la ville est en pleine allégresse, les cloches sonnent pour annoncer qu’une colonne de 1 000 soldats allemands s’approche du col Bayard. Mais ils sont retardés dans leur progression du côté de Saint Bonnet et Les Barraques par une centaine de Résistants du Champsaur. Le combat dure toute la nuit.
F.F.I venant de libérer la Préfecture de Gap sous le commandement du capitaine Baudel (qui regarde l'objectif). Document Duchamblo (1)
Dès le lendemain 21 août, les blindés américains gravissent le col Bayard. Le 22 les Allemands se replient vers le nord, pourchassés par les Américains et les F.F.I. Le 24 août 1944, libération de Grenoble.
850 Allemands ont été faits prisonniers dont 50 officiers. Récupération d’un important matériel.
Le 21 août 1944, libération d’Embrun et de Montdauphin
Le 21 août, les américains pénètrent dans Embrun déserté des Allemands. Lire la libération ici.
Les Allemands ainsi que la milice sont assiégés dans la place forte de Montdauphin. En sortir leur coûte cher, comme lors de la bataille du plan de Phasy du 26 juillet 1944.
Les Résistants accentuent la pression, car en plus de tirer sur toute personne tentant de sortir de la citadelle, ils ont coupé eau et électricité.
C’est dans la maison Galetti ( Résistant chargé de la réception des parachutages) que se déroulent les pourparlers entre le capitaine Frison et le commandant du détachement allemand pour la reddition. Celle-ci se fera le 21 en présence d'un officier américain.
Montdauphin. Après leur reddition, en présence des 90 prisonniers allemands, les maquisards du Queyras et de Guillestre lèvent le drapeau tricolore. Document Duchamblo (1)
Le 21 après-midi, les F.F.I. du Queyras et de Guillestre en présence des 90 prisonniers allemands, baissent les couleurs hitlériennes pour le drapeau françaisdans la cour du fort.
Libération de Briançon
La libération de Briançon sera plus difficile : la ville est entourée de forts qu’il va falloir reprendre un à un, et la ville est proche de l’Italie occupée par les Allemands d’où l’occupant peut recevoir des renforts.
Le 24 août, des éléments motorisés américains descendent du Lautaret. Les F.F.I. se ruent sur la ville qui tombe presque sans coup férir le 24 après-midi.
Mais le nombre de soldats américains et de Résistants est encore insuffisant pour déloger l’ennemi des forts Janus et Gondran et des alentours en hauteur. Les Allemands se rendent compte de la faiblesse du dispositif de libération, ils déclenchent des tirs d’artillerie sur la ville et des unités importantes de l’Afrika corps et de SS entrent en action.
Les Américains soucieux de garder la liaison avec Grenoble via le col du Lautaret se replient. Vers 16 heures ne pouvant tenir, les derniers éléments F.F.I. se replient. Les Allemands réinvestissent la ville.
M. Baldenberger, chef du comité de Libération est tué en pleine ville et 11 hommes commandés par l’adjudant Varanfrain surpris et encerclés près du fort de Randouillet, sont lâchement abattus par les boches (1)
Pour libérer définitivement la ville, il faut des renforts. Ici le 6e Bataillon de chasseurs alpins (BCA), reconstitué dans le Vercors, partant pour Briançon en septembre 1944. Image colorisée à partir d'un document du Musée de la Résistance.
C’est une véritable opération de guerre qui est montée, avec les armées américaines, les troupes françaises constituées des goumiers marocains et 2 000 F.F.I. Le 5 septembre les opérations de reconquête commencent. Les combats feront rage et se termineront par des combats de rue autour de la cathédrale dans la ville haute. Il y aura de nombreuses pertes surtout parmi les goumiers marocains.
Le 7 septembre 1944, au matin Briançon est libérée.
C’est le dernier épisode de la libération du département.
En marge de la Libération, il y eut quelques exactions comme le massacre du pont de l'Archidiacre.
(1) Richard Duchamblo Maquisards et Gestapo